samedi 22 juin 2013

Mon enfant rentre à la maternelle et il n'est toujours pas propre

En septembre dernier, notre petit Gizmo faisait sa première rentrée (émotion). Et il n'était pas propre. Du tout. Aujourd'hui, alors que l'année scolaire se termine, Gizmo est propre de jour comme de nuit, et les difficultés du début ne sont plus qu'un mauvais souvenir.

Pourtant ça avait vraiment mal commencé. Récit.

Comment je voulais que ça se passe : "On attend qu'il soit prêt"


Si vous êtes un jeune parent préoccupé par l'apprentissage de la propreté de votre bambin, vous avez forcément entendu dire d'un côté qu'il faut l'éduquer ("de mon temps, les enfants étaient propres avant l'âge de un an"), et de l'autre, qu'il ne faut rien forcer ("il deviendra propre de lui-même quand il sera prêt, généralement entre 2 et 4 ans"). Alors je fais quoi, moi ?

Plutôt tentés par la deuxième méthode (on ne fait rien et on attend que ça vienne de lui, idéal pour les parents fainéants), on avait quand même acheté un pot et passé Gizmo aux couches-culottes. On lui avait également expliqué le pourquoi du comment, acheté quelques bouquins de pipi-caca, et on lui proposait le pot de temps en temps.

Quel est donc cet étrange objet ?

J'imaginais qu'un beau jour, mon Gizmo allait me demander de ne plus lui mettre de couche et allait réclamer le pot tout seul quand il aurait besoin (rhô ça va, on peut rêver !).

Comment ça s'est passé : "On retire la couche"


Fin juillet, il y avait eu un ou deux pipis (fortuits) dans le pot, mais toujours pas de déclic. Mamizette proposa alors de prendre les choses en main puisque Gizmo devait passer quelques jours seul chez ses grands-parents. J'acceptai, de guerre lasse, pensant qu'au moins ce ne serait pas moi qui allait me coltiner la serpillière quinze fois par jour.

En réalité, de serpillière il n'y eut point (trop) besoin : Gizmo passait ses journées au jardin en maillot de bain, et faisait régulièrement pipi dans l'herbe son slip. Il n'y avait donc qu'à changer le maillot, le rincer, le sécher. Fastoche. Jusqu'à six fois par jour quand même.

THE solution : la culotte fendue à la chinoise !
Pas de couche, pas de slip, pas de pot.

Il y avait bien un pipi ou un caca dans le pot de temps en temps, mais rien d'acquis. On applaudissait les succès, on encourageait les efforts, on ne sanctionnait pas les accidents.

Comment la situation est devenue conflictuelle : "Il le fait exprès !"


De retour dans notre appartement de Banlieue-sur-Orge (sans jardin donc), à quelques jours de la date fatidique de la rentrée scolaire, je décidai de poursuivre la démarche initiée par Mamizette et proposais régulièrement le pot à Gizmo. Ce fut l'horreur.

Imaginez-vous :

- Retrouver votre mogwai le pantalon trempé, les jambes écartées au-dessus d'une flaque de pipi, en train de jouer tranquillement aux voitures sur son bureau.

- Devoir ramasser un bout de caca que vous avez vu tomber par la jambe de son pantalon (alors que vous êtes au téléphone : "Je te rappelle plus tard, j'ai une crotte à ramasser urgence"). En même temps, ça m'apprendra à lui mettre des slips trop grands.

- Retrouver du pipi dans la caisse de jouets de sa petite soeur (belle façon d'exprimer sa jalousie).

- Se prendre la tête au moment de sortir pour savoir si vous lui remettez une couche (retour en arrière = pas bien) ou si vous prenez le risque de vivre un accident de slip en public (l'épisode du caca = la honte suprême).

Bref, la situation était devenue conflictuelle. J'avais l'impression que plus j'étais sur son dos et plus il faisait exprès de ne pas se retenir.

Comment nous avons rectifié le tir : "En arrière toute !"


Et puis il y a eu la rentrée. Avec relativement peu d'accidents. Et aucune remarque de la maîtresse, malgré un pantalon changé une fois par semaine en moyenne jusqu'à la Toussaint (pas que pour du pipi d'ailleurs - des fois, c'était de l'eau ou du jus de fruit - mon fils est ascendant Pierre Richard).

Mais à la maison c'était toujours la fête du slip (mouillé).

Je ne supportais plus de voir mon petit garçon se faire dessus (ni de devoir tout nettoyer, soyons honnête). Quand j'en parlais avec lui il me disait que c'était trop difficile d'être propre et qu'il n'y arriverait jamais. 

Nous avons donc décidé de respecter son rythme (après tout, il est de décembre et donc l'un des plus jeunes de l'école) et de lui remettre des couches à la maison. Hé ouais. Malgré les critiques et les remarques comme quoi ça allait le perturber, qu'il fallait continuer, que ça finirait par payer (sans doute, quand il serait prêt, hinhin...).

Et je dois dire que ça nous a fait du bien. Tout le monde a déstressé. Nous avons arrêté de lui proposer le pot et nous avons rangé les livres de pipi-caca.

Nous nous sommes rendus compte qu'involontairement nous lui avions mis la pression à ne parler que de ça, à lui demander toutes les cinq minutes s'il avait besoin, à en faire un enjeu pour l'école.

Comment il est devenu propre 


Finalement, Gizmo est devenu propre tout seul. 

Peu après les vacances de la Toussaint, il s'est mis à aller aux toilettes sans prévenir personne. On le voyait sortir de la salle de bain. Ou pas. Et on découvrait plus tard le petit cadeau dans le pot et la trace dans le fond du slip.  On le retrouvait rhabillé approximativement (le t-shirt à moitié rentré dans le slip qui dépasse du pantalon). "Notre petit devient grand", nous disions-nous avec fierté.

Bien sûr, comme dans tout apprentissage, il y eut parfois des ratés.

"... je ne courais pas assez vite pour aller faire pipi."
©Pittau et Gervais - Quand j'étais petit

Je lui mettais toujours une couche pour dormir, et chaque fois qu'il en demandait une à la maison.

En janvier il a commencé à faire des journées complètes à l'école. J'appréhendais les siestes (sans couche), mais il n'y a jamais eu d'accident. En février, il a demandé lui-même à retirer la couche le soir. Et vous savez quoi ? Je n'ai jamais eu besoin de changer ses draps la nuit.

Il avait juste besoin qu'on le laisse devenir propre à son rythme.

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